Arrêt n°1: Auschwitz
Crée en 1940, Auschwitz est connu pour être l'un des camps de concentration et d'extermination des plus redoutables. Rien qu'en prononçant ce nom, j'en ai des frissons. Mais je dois vous avouer que ce n'est rien comparé aux émotions qui nous traversent lorsqu'on le voit de nos propres yeux et qu'on le traverse.
Comme la plupart d''entre nous je présume, j'ai étudié la Seconde Guerre Mondiale au lycée, dans le cadre du programme d'Histoire en vue du Baccalauréat. Lorsque le professeur nous racontait les horreurs qui se sont passées à cette époque, je l'écoutais, j'imaginais le déroulement des scènes telle une intrigue de film mais mon esprit n'a jamais voulu se rendre compte réellement de l'impact de tout cela. Pour moi, c'était surréaliste!
Lorsqu'on vous dit que des être humains ont été gazés par d'autres hommes, que la race parfaite et pure était recherchée, que les handicapés et les homosexuels étaient éliminés, c'est vraiment dur à imaginer, surtout lorsqu'on est adolescent.
Nous sommes arrivés sur ce parking, devant le camp, avec le bus. Je me souviens qu'on était tous abasourdis et littéralement sans voix face à cette immense masse de brique qui s'étendait devant nous. A peine descendus la dernière marche du bus qu'on ressentait une étrange atmosphère: un mélange de peur, d'excitation, d'appréhension, et de respect.
L'endroit est totalement clôturé avec du barbelé et de larges poteaux. Une vraie forteresse où même les rats n'auraient aucune chance de s'échapper vivant. |
Nous sommes entrés et nous avons rencontré le guide que nous avons suivi tout au long de la matinée. La seule chose que je me souviens de lui c'était sa petite taille et l'odeur de son parfum qui prenait vraiment aux narines. D'ailleurs, pour la petite anecdote, je me souviens avoir dit à ma copine "C'est l'odeur de la mort". Je n'avais pas fait le lien à ce moment-là entre le guide et son parfum, tout ce que je sentais, c'était une odeur qui nous avait suivie toute la journée.
A vrai dire, j'ai tout oublié de ce que le guide nous a appris. Les images et les endroits dans lesquels nous avons été sont les seuls restes de ma mémoire et ils me glacent le sang à chaque fois que j'y repense. Même si le camps parait tranquille, paisible et bondé de touriste à première vue, je garde en tête le récit de mon professeur d'histoire sur les horreurs qui s'étaient passées ici. Et tout a pris sens: à chaque endroit, j'imaginais une scène soit tirée de mon imagination, soit tirée d'un film que j'avais vue (référence notamment au film La Rafle). Plus je voyais d'endroits/de photos/d'objets ayant appartenu aux détenus, plus je me rendais compte de la violence de ce lieu et de son caractère sacré à la fois. A chaque pas qui m'enfonçait un peu plus dans cette structure interminable, je pensais aux personnes qui avaient marché sur cette terre 75 ans plus tôt et je peux vous dire que je ne faisais pas la maligne. J'avançais silencieuse et je m'imprégnais de chaque détails: une porte, un numéro de bloc, une photo, une écriture. Le guide nous racontait où les fusillades avaient lieu, nous sommes rentrés à l'intérieur d'une chambre à gaz et tout était tellement sombre et froid.
L’intérieur d'une chambre à gaz : des gerbes de fleurs ornaient le sol. L'endroit était sombre, telle une cave humide et déserte. Je me souviens avoir levé les yeux et vu ce trou au plafond, preuve de la dure réalité qui s'était déroulée ici durant la Seconde Guerre Mondiale....
Nous sommes rentrés dans l'un des blocs ouvert à la visite. Un mur orné de photographies d'anciens détenus s'étendait sur toute sa longueur. On pouvoir y voir des visages ternes, livides, affamés, cernés, tristes et malades. Le nom de chaque détenu était inscrit, tout comme leur date de naissance et leur date de mort. Une exposition présentait la vie des détenus au camps, le nombre total de juifs déportés, des listes immenses de familles déportées.
Nous ne sommes pas rentrés dans tous les blocs car tous n'étaient pas ouvert à la visite. Mais c'est en lisant un livre que j'ai eu davantage d'informations sur ce qu'il pouvait s'y passer derrière. Si vous êtes intéressés par cette période de l'histoire, si vous souhaitez en savoir un peu plus sur les conditions des détenus et leur vie au camps, je vous invite à lire ce témoignage extrêmement bouleversant de Rudolf Vrba, ancien détenu qui a réussi à s'échapper de cet enfer. Il a survécu par la seule motivation de révéler au monde entier ce qu'il se passait réellement à l'intérieur de ses murs. Il y raconte en détails les scènes auxquelles il a été témoin et je peux vous dire que certaine sont extrêmement dures.
▶ Titre du livre : Je me suis évadé d'Auschwitz ◀
▶ Auteur: Rudolf Vbra ◀
▶ Editions: J'ai lu ◀
▶ Nombre de pages: 366 ◀
Synopsis: Le 14 avril 1944, deux jeunes gens, Rudolf Vrba et Fred Wetzler se sont évadés d'Auschwitz. Ils n'ont qu'une hâte : témoigner. Il faut faire vite. le 25 avril leur "Rapport sur les camps de concentration d'Auschwitz-Birkenau-Maïdaned" est transmis au chef de la communauté juive de Hongrie, puis au Pape, à Roosevelt, à Churchill. On sait la suite : en Hongrie, sur un million de juifs, quatre cent mille seront assassinés. le monde libre a tardé à réagir. Vrba fut interné en juin 1942. Affecté au Sonderkommando (Service des biens confisqués), il devient ensuite secrétaire du Camp de la Quarantaine. Où qu'il soit, Vrba note, répertoire, enquête, démonte la mécanique nazie. "Je me suis évadé d'Auschwitz" nous apporte un éclairage nouveau sur ce que fut la réalité du camp. Sur des faits peu connus, par exemple la tentative d'insurrection du camp. Sur la capacité des hommes de résister.
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Les paires de lunettes retrouvées sur le camps |
Les boîtes de conserve |
Visiter cet endroit doit vraiment être très éprouvant et chargé en émotion... je ne sais pas si j'en serais capable...
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